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Pourquoi la gouvernance approvisionnement doit siéger au conseil d’administration?

  • Photo du rédacteur: Claudine Fyfe
    Claudine Fyfe
  • 28 nov.
  • 4 min de lecture
Pourquoi la gouvernance approvisionnement doit siéger au conseil d’administration


Par Claudine Fyfe, ASC, stratège en gouvernance approvisionnement


Dans toutes les organisations, certaines fonctions dominent les discussions du conseil d’administration : les finances, les risques, les ressources humaines, la conformité et la stratégie. Mais derrière ces enjeux se trouve un acteur encore trop peu entendu : la chaîne d’approvisionnement.


Et pourtant, c’est elle qui influence la performance, les risques, la résilience et la réputation de l’entreprise. C’est elle qui structure l’empreinte ESG, les marges, la continuité des opérations et la capacité à naviguer dans un environnement instable.


Aujourd’hui, ignorer la gouvernance approvisionnement est un risque stratégique majeur. L’approvisionnement : un angle mort de gouvernance qui coûte cher.


Crises, scandales éthiques, ruptures d’approvisionnement, hausse des coûts, dépendances géopolitiques, défaillances ESG… Les grandes crises organisationnelles des 20 dernières années ont presque toujours un point commun :

Elles sont nées à l’extérieur de l’entreprise, chez un fournisseur ou un maillon de la chaîne d’approvisionnement.


Il ne suffit plus de dire que la chaine d'approvisionnement est un enjeu opérationnel. C’est un enjeu de gouvernance. Un enjeu que les conseils d’administration ou les comités consultatifs ne peuvent plus ignorer.

Au sommaire :



Pourquoi le CA doit intégrer la gouvernance approvisionnement à ses travaux?


1. Décider sans comprendre l’approvisionnement = décider en silo

Un CA peut approuver un investissement, un budget ou un plan stratégique…sans mesurer l’impact réel des fournisseurs, des contrats, de la volatilité des prix ou des risques tiers.

Le problème n’est pas le manque d’intérêt. Le problème est l’absence de traduction entre l’opérationnel et la gouvernance.


2. Les risques de la chaîne d’approvisionnement sont devenus des risques organisationnels

Cyber sécurité, ESG, réputation, conformité, géopolitique : les risques liés aux fournisseurs sont désormais les risques majeurs de l’entreprise.

Et la majorité se trouvent hors des murs.


3. Le conseil doit arbitrer la résilience, pas la subir

La résilience se mesure, se construit, s’investit. Pour investir, il faut comprendre.


Les organisations gagnantes sont celles qui offrent à leur CA :

  • une lecture claire des risques fournisseurs

  • une vision des dépendances critiques

  • une mesure de la maturité approvisionnement

  • et des indicateurs de résilience vérifiables


Les 5 dimensions stratégiques de la gouvernance approvisionnement


Il faut rappeler que la gouvernance approvisionnement ne consiste pas à gérer des achats : elle structure la performance globale de l'entreprise.


1. Intégrité, provenance et conformité

Droits humains, ESG, matières premières, traçabilité. La réputation d’entreprise est désormais directement liée à son écosystème externe.


2. Performance et santé des partenaires

Un fournisseur stratégique est un partenaire d’affaires. Son innovation, sa stabilité financière et sa capacité de livraison influencent directement les résultats. Ils contribuent à l'atteinte des objectifs de l'entreprise.


3. Valeur contractuelle et compétitivité

Les contrats déterminent la profitabilité, l’agilité, la flexibilité et les obligations. La bonne négociation est un levier de gouvernance, pas une tactique opérationnelle.


4. Continuité des opérations et prévention des ruptures

Une entreprise n’est jamais plus forte que son maillon le plus fragile! Cartographier les vulnérabilités devrait être une discussion récurrente au CA.


5. Capacité d’adaptation — et les Compétences internes

C’est la dimension que les organisations oublient souvent. Elle ne relève pas exclusivement des RH.


A-t-on les compétences internes pour gouverner une chaîne d’approvisionnement moderne?


Compétences en analyse de risques, gestion ESG, négociation complexe, intelligence d’affaires, géopolitique, résilience, performance fournisseur…

Sans les talents adéquats, la résilience reste théorique. Les outils ne servent à rien. Et la gouvernance s’effrite.


Ce qui manque encore dans de nombreux conseils : la traduction


Ni la rigueur, ni la volonté ne manquent. Ce qui manque, c’est la capacité de traduire:


Un enjeu fournisseur → en risque corporatif

Une dépendance → en exposition stratégique

Un contrat → en création ou érosion de valeur

Une donnée d’achats → en insight décisionnel pour le comité de direction

Une sélection/relation fournisseur → en actif de performance (ou en passif de risque)


5 questions que tout CA devrait poser aujourd’hui:


  1. Avons-nous une cartographie claire et actuelle de nos risques fournisseurs?

  2. Qui sont nos partenaires réellement stratégiques? Et à quel point dépendons-nous d’eux?

  3. Connaissons-nous nos vulnérabilités dans l’ensemble de notre écosystème?

  4. Quelle vigilance exerçons-nous sur l’éthique, la provenance et la conformité de notre écosystème externe?

  5. Avons-nous les compétences internes pour gouverner une chaîne d’approvisionnement moderne?


Depuis plus de 25 ans, j’aide conseils et les directions à combler ce pont — entre l’opérationnel, le stratégique et la gouvernance.


Pour aller plus loin

Si votre conseil d’administration, votre comité aviseur ou votre direction souhaite obtenir :

une lecture claire et complète de votre chaîne d’approvisionnement, une réduction des angles morts, un renforcement de vos mécanismes de gouvernance, ou une compréhension stratégique des risques externes…


Je vous invite à me contacter et à découvrir comment nous pouvons ajouter de la clarté à la gouvernance approvisionnement de votre organisation. https://www.claudinefyfe.ca


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